Alors qu’il se diversifie, se dilue et s’urbanise de plus en plus (Altar Of Plagues, Deafheaven, Nachtmystium, etc.), F&D décide de célébrer le black metal. A nightmare before Christmas!
Moqué ou adulé, objet de nombreuses controverses, ce genre extrême ne laisse pas indifférent. On s’aperçoit aujourd’hui qu’il est une influence importante pour de nombreux artistes et musiciens. Il y aurait beaucoup à dire sur l’identité black metal, l’histoire du mouvement, etc. Mais aujourd’hui pas de dissertation sur le sujet, simplement une petite plongée dans l’univers des clous, du maquillage corpse paint, des traditions païennes, des croix renversées et des cracheurs de feu. Pour le plaisir. Oui car nous on aime cette musique, cet élan de liberté plutôt punk au départ. Alors voici nos 5 clips préférés… Hum. Je te vois venir là-bas au fond… Non, pas les plus ridicules. Pas les plus dégueus. Les meilleurs. Le résultat est un peu embarrassant car seuls trois groupes sont représentés… Tant pis. On n’a pas trouvé mieux!
#5 IMMORTAL : « The Call Of The Wintermoon », extrait de l’album Diabolical Fullmoon Mysticism (1992). Pour jouer cette musique en 1992, il fallait être complètement fou. Faire un clip pareil à l’époque, il fallait vivre dans un monde parallèle. C’était alors probablement le cas du trio norvégien, qui a naïvement accepté qu’une chaîne de télé réalise ce clip, sans penser à l’utilisation qui allait en être faite… Le public a finalement rendu justice à cette vidéo. Tournée à l’arrache en deux heures, ne couvrant que la moitié du morceau, cent fois copiée ou parodiée, elle n’en reste pas moins légendaire. On osera même dire géniale. Le meilleur moment : la choré (?) à 2:44.
#4 SATYRICON : « The Pentagram Burns », extrait de l’album Now, Diabolical (2006). Autre groupe essentiel de la scène norvégienne, Satyricon s’engage en 2006 dans une voie nouvelle. Alors que le black metal vire au grand-guignol et à la surenchère symphonique, le duo Satyr-Frost se lance dans un black metal plus rock, sobre et abordable. Sans pour autant trahir le genre. Ce n’est pas l’avis de certains fans de « true » black metal n’adhérant pas à l’évolution du groupe. Très bien réalisé, le clip ci-dessous ravira notamment les amateurs de batterie! Et quel morceau, par tous les diables! Le meilleur moment : clin d’oeil à 2:24 au clip que tu trouveras en #2. Cette fois elles sont plusieurs. Mais elles ont gardé le haut.
#3 MARDUK : « Souls For Belial », extrait de l’album Serpent Sermon (2012). Marduk fait partie de la mythologie black metal. Les suédois auraient même fricoté avec l’Inner Circle norvégien, le clan semi-terroriste qui a fait découvrir le genre – pour le meilleur et pour le pire (il s’est passé deux-trois trucs graves quand même). Pas des rigolos les mecs. Leur créneau, c’est la brutalité, une ultra-rapidité conjuguée à des ambiances malsaines. Pas mal de provoc’ aussi, comme si cela ne suffisait pas. Ce clip n’a aucune originalité mais fonctionne très bien sur ce titre efficace. Une digne offrande au démon Bélial, en quelque sorte. Le meilleur moment : la plus belle convulsion de Mortuus (chant) à 2:24.
#2 SATYRICON : « Mother North », extrait de l’album Nemesis Divina (1996). L’hymne et le symbole du groupe, un classique pour tout fan. La pierre angulaire d’un genre? Un clip parfaitement hideux, expression d’un total dévouement, animé par une conviction indéfectible (Satyr est vraiment à bloc), un amour de la nature et de la culture païenne… C’est peut-être ça le black metal : affirmer des contre-valeurs dans l’excès, l’outrance. Et dire que ce morceau a été joué en septembre 2013 à l’Opéra d’Oslo! Le meilleur moment : à 5:40 débute la danse olé olé d’une jeune blonde sacrifiée pour l’occasion. La transgression par le mauvais goût c’est comme le reste : t’aimes ou tu détestes.
#1 IMMORTAL : « Blashyrkh (Mighty Ravendark) », extrait de l’album Battles In The North (1995). Les gars d’Immortal aiment tellement leur « Nord » qu’ils vont tourner des clips à moitié dévêtus par -15°C. Une œuvre possédée, ridicule pour certains et culte pour beaucoup. Un titre formidablement épique, mis en scène de façon théâtrale par le duo Abbath-Demonaz. Les natifs de Bergen ont conservé un côté fantasy (Blashyrkh est un royaume imaginaire) qui a aujourd’hui un peu disparu du black metal. Par définition froide et brutale, on a tendance à oublier que cette musique n’est pas obligatoirement sérieuse et intello. Le meilleur moment : la folle cavalcade à 3:59. Que dire… On ne s’en lassera jamais.
Mentions honorables : « Carving The Giant » de Gorgoroth (éloigne tes enfants), et « Outlaw » de Watain (publication récente qui a failli chambouler ce top 5).