Xtreme Fest 2013 – Cap’Découverte (81)

Retour sur la première édition du Xtreme Fest, organisée par l’association Pollux (Albi), qui s’est déroulée les 3 et 4 août. C’était un peu un retour pour moi qui n’avais pas baigné dans un festival depuis plusieurs années – sur plusieurs jours j’entends. Et j’ai envie de dire : retour gagnant! Malgré quelques petits problèmes d’organisation, ce nouveau festival a de sérieux atouts pour s’imposer comme une référence en matière de musiques punk / hardcore / metal dans le Sud-Ouest de la France.

Avec une capacité inférieure à 1500 personnes, l’évènement est à taille humaine et il est possible (théoriquement car il faut bien manger et se reposer de temps en temps) de voir tous les concerts.

Le festival était aussi l’occasion pour moi d’observer l’évolution des modes, des danses, et même de découvrir le site Cap’Découverte (à proximité de la Ville de Carmaux). Bref beaucoup de choses à raconter!

Le festival débute le samedi sur la scène gratuite du Skate Park, alors que des nuages viennent par bonheur cacher de temps en temps le soleil. Je regrette de ne pas avoir pris en photos les deux groupes locaux qui se sont succédés. Car la qualité était au rendez-vous.

Tout d’abord Gasmoney (Albi) nous a offert un bon concert de stoner-rock. Techniquement ça tient la route, le son est très bon, la basse est lourde, le tout est entraînant. Le chant mériterait de s’affirmer davantage mais pour le reste rien à dire ce groupe mérite d’être suivi et encouragé. Place ensuite à Necrocult (Cagnac-les-Mines), groupe emblématique de la scène metal extrême locale. Première claque… déjà!!! Je ne m’attendais pas à un tel niveau. Le trio tarnais joue un black-death metal assez varié et très travaillé. Les morceaux sont très longs et parviennent à créer une atmosphère sombre et épique. L’alternance chant death (puissant guttural) / chant black (écorché) est convaincante. Un régal, même avec un son de batterie très moyen (elle est où la caisse claire?). Il va falloir que je m’intéresse sérieusement à ce groupe…

XF13-01 A 18h15 commençait le festival payant, sur une scène en plein air montée à côté de la Maison de la musique, laquelle est située peu avant l’entrée du parc de loisirs Cap’Découverte. Nolentia (Toulouse/Albi) ouvre le bal. Ou plutôt les hostilités. Les nuages ont disparu et les musiciens sont en plein soleil : des conditions extrêmes! J’attendais ce concert avec impatience car j’ai aimé leur dernier album paru cet année.  Comme le laisse entendre leur slogan « Yes, we grind », Nolentia joue du grindcore gras et brutal, emmené par un guitariste / beugleur impressionnant par la taille, l’agressivité de son jeu (il doit en casser des cordes…), et sa voix d’ours. Le batteur envoie du bois (ce qui est la moindre des choses en matière de grind) et le bassiste crie dans les aigus, ce qui ajoute une bonne dynamique – même si je trouve ce chant moins convaincant que celui de son compère guitariste. Malheureusement le set sera perturbé par des problèmes techniques (coupures de son et casse). Pour autant le groupe, surmotivé, ne s’est pas laissé déstabiliser. Je pense qu’il n’est pas loin de rivaliser avec les références internationales du grind (Rotten Sound par exemple). Le festival commence bien! J’espère revoir un jour ce groupe dans de meilleures conditions.

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C’est Légitime Défonce (Toulouse) qui ouvre la « Main Stage » de la Maison de la musique. Et là c’est le choc : cette salle est excellente!!! Mais que fait une salle de cette qualité dans un endroit perdu comme celui-là? Pourquoi n’ai-je jamais entendu parler de cette salle auparavant? [je suis présent dans la région presque tous les week-ends] La salle dispose même d’un balcon, ce qui est un vrai plus. Bref tout le monde pouvait être rassuré : l’acoustique et la qualité du son seront au rendez-vous. Malheureusement, certains groupes s’obstinent à jouer trop fort pour une salle de cette dimension. Tout le monde ne sera pas d’accord avec moi, chacun à ses propres limites, mais en ce qui me concerne je n’aurai pas pu apprécier certains concerts à cause du volume sonore – ceci même avec des protections auditives. C’est un peu le cas, dans une moindre mesure, du show de Légitime Défonce. Je ne connaissais pas ce groupe punk « à la française » qui fait vivre le genre dans l’hexagone depuis les années 80. Ça fait plaisir de voir un peu de punk « à crêtes » car les punks « à roulettes » sont très bien représentés dans ce premier Xtreme Fest. « Keupon un jour, keupon toujours » comme diraient les Sales Maj’! Titres accrocheurs, énergie contagieuse : concert bien sympatoche! Cela aurait été encore mieux avec un son raisonnable.

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Retour à l’extérieur avec Trepalium (Bressuire), groupe qui joue un death metal « groovy » (comprendre influencé Pantera) assez technique. J’étais curieux de découvrir, mais j’ai été déçu. Les riffs et rythmiques ne sont pas parvenus à m’entraîner. En fait aucun morceau ne m’a marqué. Par ailleurs le son très exagéré de la double grosse caisse m’a gêné. Attention, pas question d’enterrer ce groupe! Il faudrait que je vois ce que ça donne en studio et prendre le temps de découvrir leur musique. S’il y a autant de critiques positives à leur égard cela ne peut pas être un hasard. En tout cas les musiciens ont dû sacrément souffrir de la chaleur. Rien que pour ça : respect.

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Bon ça y est les poids lourds arrivent, à commencer par Dying Fetus (USA), célèbre groupe de brutal-death metal doté d’un sens du groove qui rassemble au-delà des fans de death. Et oui c’est pas parce qu’on joue du brutal-death qu’on n’a pas de personnalité (bon OK y en a beaucoup qui n’en ont pas). Dying Fetus a un style très reconnaissable : hyper-rapidité et technique, chant porcin à 50%, parties dansantes mid-tempo (« moshables » devrais-je dire), et solos mélodiques. Le groupe de John Gallagher (seul membre d’origine) a frappé très fort l’an dernier avec Reign Supreme; il était donc d’autant plus attendu.

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Comme d’habitude le trio impressionne avec un set carré et du pilonnage intensif à la batterie. C’est la folie dans le public. Dying Fetus ne fait pas dans le bla-bla ni l’originalité : il ne vise que l’efficacité. Je ne vais pas trop commenter la setlist (trois morceaux du dernier album) car je ne maîtrise pas suffisamment leur discographie. Je n’aurais rien à rajouter si mon plaisir n’avait pas été gâché par le volume sonore et des basses trop puissantes. Le brutal-death est un genre qui, pour éviter la bouillie, nécessite une qualité parfaite du son, un équilibre entre les instruments. Et pourtant la plupart des groupes continuent de verser dans la surenchère sonore. OK c’est bien pour se défouler, mais pour apprécier les riffs et solos de guitare…

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Après le concert assez physique de Dying Fetus, je n’ai pas été extrêmement attentif à la prestation de Belvedere (CAN), que j’ai découvert ce soir-là. Reformé après une longue séparation, le groupe joue un punk-rock (« à roulettes » donc) survitaminé qui m’a laissé une bonne impression. A recommander pour les fans du genre.

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Dans la Maison de la musique un poids lourd succède à un autre poids lourd : Hatebreed (USA). N’ayant pas trop suivi l’actualité du groupe depuis plusieurs années, j’ai d’abord été surpris par le très fort engouement suscité par Jamey Jasta et sa bande. Il faut dire que je n’ai jamais été très fan de ce groupe ultra-bourrin (on ne va pas se mentir), pour ne pas dire bas du front (textes clichés à mort, partenariat avec un ultimate fighter…). Même si je reconnais qu’il s’agit d’un groupe important,  je pense que Hatebreed a quelque peu dévoyé (avec d’autres) le hardcore, musique agressive qui encourageait toutefois à la réflexion. Bon ça y est j’ai fait mon vieux con, je ne vais pas épiloguer.

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J’avais déjà vu le groupe il y a 10 ans au Fury Fest et je n’avais pas été impressionné plus que cela. Mais là… avec un son parfait, une super salle chauffée à blanc, ce concert a été une pure tuerie!!! Le metalcore de Hatebreed est taillé pour la scène, il faut le reconnaître. Toutes les conditions étaient réunies pour y succomber : grosse motivation du groupe, un chauffeur de salle au micro qui incite en permanence le public à se lâcher (« Loose your miiiiiiind »), mosh parts de malade, quelques circle pit, et des slams toutes les 30 secondes. Un parfait défouloir, un grand moment de communion. Il faut savoir s’incliner. Chapeau à ce groupe pour être parvenu à garder tant d’enthousiasme, pour continuer à faire du metalcore sans compromis, et pour le puissant lien construit avec son public. Énorme.

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En plein air et désormais en nocturne, c’est Dagoba (Marseille) qui prend le relais. Je n’ai jamais été convaincu par ce groupe, et je n’ai pas changé d’avis à la suite à cette prestation. Je trouve leur power metal années 90 (en plus bourrin) particulièrement pénible. En fait, je ne comprends pas leur musique, il n’y a rien qui retienne mon attention. Pour ne rien arranger, le son de la double grosse caisse est tellement assommant que ça en est ridicule. Bref, je ne vais pas m’acharner sur ce groupe, qui est probablement sincère dans sa démarche et qui a de l’énergie à revendre… Une petite remise en cause pourrait s’avérer salutaire. Car je suis certain que ces mecs sont capables de mieux.

XF13-10Après Hatebreed, c’est une autre référence hardcore qui se présente au public – cette fois punk-hardcore : Comeback Kid (CAN). J’avais laissé le groupe après le fameux Wake The Dead (2005) et le très bon concert au Hellfest 2008. A tort, car ce concert s’est avéré excellent! L’ambiance survoltée a mis un peu plus de temps à s’installer que pour Hatebreed, la fatigue commence à se faire sentir (en tout cas pour moi), mais finalement tout le monde s’est transcendé. Le groupe joue ses classiques, et – ô bonheur – des pile-on permettent au public de participer. J’ai d’ailleurs tenter une approche sur la reprise de Territorial Pissings de Nirvana, histoire de me refaire une jeunesse.

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Dans la grande tradition hardcore, le frontman se livre corps et âme. C’est d’ailleurs ce qui rend les shows hardcore si intenses et violents. Andrew Neufeld n’a pris le micro qu’en 2006 après le départ du chanteur initial, et assure méchamment, perdant quelques kilos au passage. Je ne connaissais que quelques morceaux de la setlist, mais cela ne m’a pas empêché d’être porté par l’ambiance (pogo et slams en veux-tu en voilà) et d’apprécier chaque titre. Une claque genre : « ah tu croyais nous abandonner comme ça?! ».

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Pour clôturer cette première journée les Uncommonmenfrommars (F) vont essayer de maintenir l’enthousiasme de la foule avec leur punk-rock énergique. Je crois pouvoir dire que la mission fut accomplie, même si je ne suis pas un fan du groupe et que les morceaux peinaient un peu à s’enchaîner. Ceux-ci proposent une variété rythmique assez inhabituelle pour du skate-punk (du moins j’en ai eu l’impression à l’écoute du concert), et il est évident que les musiciens (dont trois frères nés aux États-Unis) maîtrisent leur discipline. J’ai bien aimé la descente d’Ed (guitare et chant) dans le public pour jouer les derniers morceaux. Sympa. Très sympa.

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Situé à 15-20 minutes du festival, le camping n’est pas d’un accès évident (très peu d’indications) et il faut un peu s’aventurer pour trouver les raccourcis. L’ambiance festoche est bien là : rires et cris ponctuent le jour et la nuit (le classique « Libérez l’apéro! »). Merci les bouchons en cire. Surtout, la nuit fut courte du fait de la chaleur qui écrasait les tentes dès 8h00 du matin. Au réveil, mauvaise surprise : pas de café! Des petits-déjeuners devaient être proposés dès 8h00 mais le café est arrivé avec deux heures de retard. Allez courage ça n’est pas grand’ chose comparé à la disette d’hier au festival (et oui UN SEUL stand riz-rougail). Il a donc fallu faire la queue en plein soleil (voir ci-dessus). C’est à ce moment-là que j’ai commencé à regretter de ne pas avoir de casquette. Après deux délicieux cafés (n’importe quel café aurait été délicieux), un peu de repos à l’ombre…

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Avant le reprise des concerts, les festivaliers avaient la possibilité, et je dirais même la chance, de se rendre gratuitement dans le parc de loisirs Cap’Découverte. La découverte de ce site fut une belle surprise. Ancienne mine de charbon à ciel ouvert, le parc propose de nombreuses activités dans un cadre remarquable. Ski sur piste synthétique, dévalkart (connaissais pas), wakeboard (non plus), luge sur rail, et surtout une impressionnante tyrolienne! Personnellement le télésiège a suffi à me filer le vertige. D’autres activités plus classiques sont proposées : VTT, BMX, skate, parcours aventure, jeux pour enfants, minigolf, et bien sûr baignade au lac (testée et approuvée). Le seul reproche que l’on peut faire est le manque d’ombre.

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Pour résumer, Cap’Découverte a connu (connaît?) de sérieux problèmes, essentiellement financiers. Cela n’est guère surprenant lorsque l’on découvre l’envergure du parc, situé à quelques minutes de Carmaux mais assez éloigné des grandes villes. Toutefois je recommande CHAUDEMENT la visite de ce site, vraiment spectaculaire et distrayant. Il en coûte plus d’une vingtaine d’euros pour profiter de toutes les activités, donc il vaut mieux y passer au minimum une journée entière et bien en profiter. Les enfants adoreront. Ci-dessus en photo l’entrée du site, en descendant du camping.

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Bien sûr, le site est également chargé d’histoire. Quelques engins miniers, dont de gigantesques camions bennes, ont été laissés là. N’importe qui peut aller les voir gratuitement, cela vaut le coup d’oeil. L’activité a été interrompue définitivement en 1997, laissant le bassin carmausin en plein désarroi (mines et verreries). Une pensée pour les mineurs de Carmaux, et pour Jean Jaurès qui les a représentés, alors que j’observe ce paysage post-industriel. Des musées existent à proximité pour en apprendre davantage.

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A 15h00 reprenaient les concerts gratuits du Skate Park, sous un soleil de plomb. Ça commence vite et fort avec This Life (Toulouse), qui pratique un punk-hardcore (hardcore old school disait-on à une époque). Franchement ça fait plaisir de voir que des groupes fassent perdurer ce genre. Il y a une relève (merci Comeback Kid). This Life m’a botté les fesses : très bon son, la pêche, morceaux accrocheurs et dansants (j’ai cru mourir de chaud), bonne maîtrise technique… Chapeau les gars, continuez! Apparemment ils ont bien l’intention de le faire, avec l’enregistrement d’un album à le rentrée.

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Pour des raisons de sécurité (l’insolation guette, vivement que je puisse acheter une casquette Municipal Waste ou Suicidal Tendencies), j’ai suivi les deux groupes suivants à l’écart, et à l’ombre. Quelques skaters et bicrosseurs font le spectacle pendant ce temps-là. Trashnasty (Albi) n’est pas vraiment un groupe de skaters puiqu’il officie dans un death metal classique, façon Morbid Angel – ce qui constitue une bonne base. Ambiance headbanging garantie! Je ne connaissais pas (honte à moi car la formation a 20 ans!) et j’ai été agréablement surpris. Pas vraiment d’originalité, mais c’est du costaud. Classique disais-je, mais efficace. Décidément les groupes locaux présents font très bonne figure. Je serai moins enthousiaste concernant No Guts No Glory (Valence), peut-être parce que – soyons honnêtes – je suis plus adepte de death metal que de punk-rock… J’ai apprécié l’état d’esprit réellement punk du groupe; par contre leur musique m’a paru un peu trop commune. Les skaters, entre deux figures, ont peut-être davantage apprécié.

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18h15. Début des concerts dans l’enceinte de la Maison de la musique. Tout d’abord, les festivaliers ont la joie de découvrir qu’un deuxième stand a été installé pour la restauration. Ça devrait donc beaucoup mieux se passer de ce côté-là. Côté boissons (bière), le service aura été excellent durant les deux jours. Il fallait le mentionner, ce n’est pas un détail quand on sait la chaleur qu’il faisait lorsque Stride Against Lies (Albi) est entré sur scène. Encore un groupe local qui a grave assuré! Le site internet du Xtreme Fest prévenait : « Stride Against Lies diffuse un metal-hardcore dévastateur ». Je confirme! Avec un excellent chanteur-hurleur dans ses rangs (très très important pour jouer cette musique ultra-agressive), disposant d’un bon feeling hardcore, chaque titre donne envie de mosher (mosh = pogo, mais en plus violent). C’est carré, ça envoie du bois… Très bon début de soirée!

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Quelques mots sur les pratiques des festivaliers (ci-dessus un mini circle pit). Le karate dance style semble être en net recul lors des concerts de metalcore (Hatebreed ou Stride Against Lies), à moins que cela ne s’explique par le manque d’espace (dans la Maison de la musique en particulier) et le métissage du Xtreme Fest. Ça a beau être spectaculaire, je ne vais pas être nostalgique. A l’inverse, le circle pit a la cote : cette danse est presque devenue un rituel obligatoire. Personnellement je trouve qu’un circle pit de temps en temps c’est sympa, toutes les 10 minutes en revanche ça gave un peu. Concernant les looks, des évolutions également. Les grands gagnants sont : la casquette à visière relevée, les chaussettes remontées, et bien sûr… le bandana! Guère étonnant alors que Municipal Waste et Suicidal Tendencies sont à l’affiche.

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Retour à l’intérieur avec Drawers (Toulouse), qui propose quelque chose de différent, à savoir un sludge lent et gras, ce qui à priori n’est pas pour me déplaire (au contraire). Le groupe est hyper-motivé et heureux d’être là. Malheureusement, en ce qui me concerne, la fête est gâchée par un son et des basses trop puissantes. Vraiment dommage. D’ailleurs je remarque que les meilleures ambiances ont coïncidé avec les meilleurs sons. Mmmm… juste une coïncidence?

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Petit coup de mou pendant le set de The Decline! (Rennes), groupe de punk-rock sous influence folk qui a la malchance de jouer en plein cagnard. Je n’ai pas trop été captivé par leur musique, peut-être trop préoccupé à récupérer avant une soirée qui s’annonce physique…

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Les choses très sérieuses commencent avec Municipal Waste (USA). Ce groupe est un véritable phénomène, remettant au goût du jour depuis quelques années un crossover typiquement années 80 (thrash metal + hardcore + bandana). Il a en partie acquis sa popularité grâce à ses prestations scéniques. J’avais déjà aimé lors du Hellfest 2008 (en plein air), mais cette fois j’ai carrément adoré! Fun par excellence, la musique de Municipal Waste est taillée pour la scène, en particulier les circle pit (je crois avoir battu largement mon record de participations) et le mosh! Les riffs thrash sont excellents, le rythme d’enfer, les morceaux s’enchaînent, les passages typiquement hardcore permettent de varier les plaisirs (danse NY style, les néophytes se reporteront au fameux clip Step Down de Sick Of It All), les choeurs déchirent.

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Tout le monde s’éclate, à la queue leu-leu – mais en circle pit. Un grand moment de fête. Tony Foresta (chant) m’a particulièrement impressionné; je le trouve meilleur qu’en studio. Quoi de mieux que The Art Of Partying pour clôturer le set… déjà fini, je n’ai pas vu passer le temps. Après un excellent dernier album ultra-efficace et dansant, cette prestation fait encore monter les gars de Richmond VA dans mon estime. Sans oublier que techniquement les mecs touchent leur bille. Grosse claque. Je me serais presque acheté un bandana à la sortie…

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Changement de style avec les Street Dogs (USA). Après Municipal Waste l’intensité est descendue d’un ton et il m’a été difficile de rentrer dans leur celtic punk-rock très mélodique. Mais j’ai bien fait car au final il s’agit d’un de mes coups de coeur! J’avais préalablement jeté une oreille à l’album State Of Grace, sans même savoir que le leader n’est autre que l’ancien chanteur des Dropkick Murphys. Le côté Irish folk est cependant moins prononcé, l’ensemble est beaucoup moins agressif. Pour le reste : bienvenue au « Boston celtic punk for the working class social club ». Car oui Mike McColgan, qui a quitté les Dropkick Murphys pour faire pompier, défend les travailleurs et les invite à boire un verre après le turbin. Pour notre grande joie il est revenu au punk-rock. J’insiste sur ce personnage car à mon avis c’est un excellent chanteur, charismatique par surcroît. L’âme du groupe. Pour le reste… de très bonnes chansons! Il s’agit tout simplement d’une révélation pour moi.

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Comme dirait Nostalgie : place à la légende. Une légende pour beaucoup de spectateurs au vu de l’impatience du public! Pour ma part je ne connaissais pas les Toy Dolls (UK) (flagellation n°1), groupe punk anglais formé en 1979. Autour de Michael « Olga » Algar (seul membre d’origine), ces drôles de poupées ont une forte personnalité, bâtie autour d’hymnes joyeux et enfantins, ainsi que d’étranges solos de guitare. La voix d’Olga nous rappelle qu’il s’agit bien de punk anglais. L’ambiance est au joyeux pogo, néanmoins difficile à supporter pour un couple d’anglais fans de la première heure ayant dépassé la cinquantaine. Un bon moment. Je demande à revoir ce groupe après m’être approprié leurs tubes.

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C’est avec curiosité, et bravant la fatigue, que je m’approche de Gorod (Bordeaux). J’avais déjà écouté à la va-vite il y a quelques années, n’avais pas jugé ça exceptionnel et m’attendais à du brutal-death basique. Grave erreur.

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Car c’est tout simplement la GROSSE claquasse des familles que Gorod va m’adresser!!! Après pas mal de changements (de nom et de line-up), le groupe s’est spécialisé dans un death technique de haute volée, et se fait progressivement un nom parmi les grands (y compris Outre-Atlantique). Au moment où j’écris ces lignes je ne me suis pas encore procuré A Perfect Absolution, le dernier opus. Je suis impatient de l’écouter, espérant retrouver au moins un peu de ce concert fabuleux. Pourquoi ne m’étais-je pas davantage intéressé à ce groupe (flagellation n°2)?

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Tout était parfait : la rythmique, le groove, le son, les envolées lyriques, les tappings de malade, la performance épatante de Julien Deyres (vocaux), le feeling heavy metal en général. Tout est fluide. C’était le moment de fermer les yeux et de tout lâcher (pour ce faire quelques outils traditionnels : headbanging, air guitar, air drums). En revanche dans le mosh pit il valait mieux les ouvrir les yeux car c’était plutôt violent. Les musiciens ont la pêche et la banane, paraissent sacrément à l’aise. Sauf grosse panne d’inspiration ou accident nucléaire Gorod devrait cartonner dans les mois et années à venir. Il faut encourager ces mecs et se bouger pour les voir en tournée. Et ce n’est pas seulement pour supporter la scène locale, c’est surtout parce qu’ils sont ÉNORMES.

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Dur dur d’enchaîner après ça. Mais quoi de mieux pour terminer que les Suicidal Tendencies (USA)?! Ce groupe mythique est ultra-fédérateur et on le voit vite en regardant l’assistance. Tout le monde est là : punk-rockers, metalleux, coreux… et bandanas. Il faut dire que le groupe de Mike « Cyko Miko » Muir incarne depuis le début des années 80 le style crossover. Suicidal Tendencies est un peu punk, un peu hardcore, un peu thrash metal, un brin funk… un peu tout à la fois. Influence majeure en matière de hardcore et de thrash crossover (au hasard : Municipal Waste), le groupe est extrêmement respecté.

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Malgré plusieurs breaks et de multiples changements de line-up, Mike Muir est parvenu à maintenir le navire à flot. A l’écoute du nouvel album 13 (le premier véritable album depuis 13 ans) je dirais même qu’il a su maintenir le cap. Ci-dessus, Eric Moore, impressionnant (et volumineux) batteur qui joue aussi dans Infectious Groove, met le feu et nous claquera un solo.

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Intégré récemment dans la troupe, Tim « Rawbiz » Williams (ci-dessus) apporte à la basse une touche funk et semble à l’aise (participation aux choeurs notamment). Finalement c’est Mike que l’on voit le moins, souvent caché sur le côté gauche de la scène avant de surgir comme une balle. Et on l’entend pas beaucoup non plus, bien aidé par ses camarades choristes, sauf pour les discours entre deux morceaux. Mike, t’es bien gentil mais tu sais qu’on parle pas anglais en France? Enfin… il fait le show malgré tout et ç’est là l’essentiel. Les classiques défilent : Institutionalized, War Inside My Head, etc. Comme espéré le son est très bon, l’ambiance est démente, ça slame dans tous les sens… C’est le moment de dépenser l’énergie qu’il reste. Une spectatrice enlèvera même le haut, sous les clameurs de metalleux à qui ils n’en fallait pas tant. Bref c’est du grand n’imp’.

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Suicidal Tendencies ne m’aura pas déçu! Pour le final toute l’équipe du Fest monte faire la fête sur scène. Tout le monde a le sourire, un beau moment pour clôturer un excellent festival. Les petits problèmes logistiques ont été balayés par la qualité de l’ensemble (programmation, installations, cadre, ambiance). Un grand bravo à l’association Pollux, qui pour une première édition, a vraiment assuré. J’espère qu’il y en aura d’autres…

Après tant d’émotions le groupe surprise L’Opium Du Peuple (Albi) ne m’en voudra pas pour être rentré au camping, trempé et heureux. M’enfin c’était rigolo d’entendre sur le chemin Poupée De Cire, Poupée de Son ou encore Marche A L’Ombre! J’entends des clameurs. Y en a qui ont encore des forces. Moi non.

Top 5 : 1) Gorod 2) Hatebreed 3) Municipal Waste 4) Comeback Kid 5) Suicidal Tendencies.

Pour en savoir plus : Xtreme Fest; Cap’Découverte.

Merci à mon frangin qui a bien fait de venir partager ces bons moments.

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4 commentaires pour Xtreme Fest 2013 – Cap’Découverte (81)

  1. Bastoune dit :

    Excellent rapport! Ca donne envie de venir rien que pour faire de la luge!
    Continue à nous faire vivre les festivals confortablement depuis chez nous (pas d’insolation) et à sélectionner le meilleur de la musique! Longue vie!

  2. Excellent report que je partage à 99%.

    Cette première édition de l’Xtreme Fest a été une pure réussite, le site est très agréable, la programmation était excellent et plutôt éclectique. Quelques légers soucis d’organisation comme mentionné dans l’article mais c’est tout à fait pardonnable.

    Prêt à remettre ça l’an prochain, longue vie à l’Xtreme Fest !!

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