Chronique : STUNTMAN – Incorporate The Excess

Incorporate The Excess

Logo agressif, pochette tape-à-l’œil, Amaury Sauvé à la production : on a tout de suite très envie d’aimer le troisième album de Stuntman. D’autant plus fort que le quatuor sétois est du genre persévérant. Dévoué à la cause hardcore since 2002, il résiste vaillamment aux changements de line-up. Au temps aussi, qui n’altère ni son énergie ni sa rage. Oui et ben quoi… A chacun ses atouts, on a bien le droit de faire autre chose que de la poésie dans le ville de Brassens et Valéry.

Pour Incorporate The Excess les Cascadeurs t’ont préparé une demi-pirouette. Si l’excellent The Target Parade s’inscrivait dans une pure tradition noisecore chaotique à tendance sombre (dans la lignée de Botch, Coalesce ou Deadguy), on assiste là à un virage grind avec deux roues décollées du sol. Le nouveau pilote supersonique n’est autre que le batteur Ivo Kaltchev, une pointure qui maltraite également les fûts au sein de Pal et Plebeian Grandstand (amateur d’extrême salut à toi).

Noisecore, grindcore, mathcore… sympa tout ça mais gaffe à mémé 

Dès le premier riff typé death metal on est frappés par le rythme et l’évolution du son. Puissance et agressivité succèdent au son rêche des bons vieux groupes hardcore de notre adolescence. Au revoir Coalesce bonjour Converge (fulgurances grind, chant hyper saturé, larsens, etc.). Bye bye les nineties bienvenue au XXIème siècle. Conséquence malheureuse : on a le net sentiment que le groupe gagne en vitesse pour perdre en noirceur et en violence (« Chaos Shepherd »). Quant au son peaufiné par Amaury Sauvé, il est presque trop classique. On attendait quelque chose de plus sauvage.

Les blast beats sont désormais récurrents et – autre caractéristique importante du disque – la complexité rythmique bascule parfois dans la dimension asymétrique d’un Keelhaul. On y trouve donc également une bonne dose de… (exceptionnellement on va employer cette étiquette) mathcore. Stuntman ne renie pas complètement son passé car la base noisecore un peu crasseuse est toujours là (« Roll The Skull »). Le niveau technique est très bon. D’Unsane à Pig Destroyer, la planète « core » est revisitée avec cohérence.

Le résultat est donc au-dessus de la moyenne, même si le chant manque de personnalité et même quand riffs ou breaks ne sont pas forcément très marquants. Non non, le vrai problème de ce Incorporate The Excess réside dans son intro (longue et inutile) et dans son interminable dernier morceau noisy/drone aussi lent qu’ennuyeux. Ça ressemble furieusement à du remplissage. Si tu l’enlèves, il ne reste plus qu’un quart d’heure!!! Faut pas pousser mémé à faire des cascades.

___5/10___                    

Artwork et textes : On aime bien la pochette colorée tendance grind réalisée par le tatoueur d’origine montpelliéraine Dadoo Jaxa. Les textes figurent dans le digisleeve. Au programme : athéisme, critique des élites, détresse morale, marginalité, pessimisme, etc.

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