- Finlande / Avril 2014 / 14 titres / 42:03
- Label : Xtreem Music
- Genre : death metal atmosphérique
- Format : album CD
- Autres formats disponibles : téléchargement (MP3, FLAC, etc.), une sortie vinyle est prévue prochainement
Premier regard sur cette pochette et une interrogation : doit-on se fier à l’artwork réussi ou plutôt à l’incrustation super cheap du titre et de l’affreux logo? Et bien aux deux. Car si Desecresy n’est pas dénué de talent, leur troisième opus présente des défauts rédhibitoires pour l’amateur de death metal. Malheureusement pour le duo finlandais (Tommi Grönqvist s’occupant de tout sauf des vocaux), les faiblesses de Chasmic Transcendence s’entendent bien avant ses qualités…
Leur influence majeure étant Bolt Thrower, tu t’attends logiquement à du war metal capable de déchaîner les foules ou d’offrir une seconde jeunesse à ton grand-père qui a fait l’Indochine. Perdu! Au lieu de ça tu te retrouves avec du club de bridge metal. Lenteur, faiblesse du riffing, aucune dynamique ou presque… Desecresy ne donne pas de concerts et ça tombe bien parce que t’aurais du mal à pogoter sur ce death metal de neurasthéniques! Pour quelque chose de plus groovy et de plus traditionnel, tourne-toi plutôt vers Slugathor, l’ancien groupe des deux compères. Ou revisite les classiques finlandais du death metal, du moins ceux qui ont commencé à jouer avec les atmosphères sombres (Abhorrence, Funebre ou Rippikoulu).
Atmosphère? Atmosphère? Dans le noir t’as bien une gueule d’atmosphère
Côté technique il faudrait songer à s’adjoindre un jour les services d’un vrai bon batteur qui bastonne. Ça doit pouvoir se trouver en Finlande. Et surtout investir dans une production digne de ce nom, ce qui passe d’abord par un passage en studio. Non parce que là c’est pas possible ce son de mauvaise demo. Ça manque cruellement de puissance… On parle quand même de death metal là les enfants! Non? Et puis tant qu’on y est, si c’est possible de reculer un peu le chant ultra guttural et un brin monocorde de Jarno Nurmi. Moins puissant qu’un Chris Barnes mais plus cru qu’un Craig Pillard, seuls les téméraires supporteront pareille bestialité sur la longueur.
Chasmic Transcendence est étouffant et moins bien équilibré que ses prédécesseurs, mais recèle une personnalité atypique. Les riffs écrasants et vengeurs façon Bolt Thrower ne sont que bruit de fond, l’intérêt réside dans les atmosphères lugubres, le plus souvent suffocantes, inlassablement tissées à la guitare. Un peu comme si on restait coincés dans les ambiances de plomb de Meshuggah. Ce death metal privé de ses racines thrash est sérieusement tenté par l’atonalité. Ça ne ressemble à rien, mais c’est intéressant.
Pour comprendre il faut atteindre le fond de l’abîme. Puis vaincre la claustrophobie. L’œil hagard doit alors s’habituer à l’obscurité pour découvrir de mystérieuses portes, lesquelles laissent entr’apercevoir par leur trou de serrure un univers inconnu. Un souffle épique fascinant devient perceptible. Malheureusement, aucune porte ne s’ouvrira.
___5/10___
Artwork et textes : Illustration réalisée par Tommi Grönqvist lui-même. Les textes (scabreux) figurent dans un livret de 12 pages.
Ça me semble un peu dur comme chronique, d’après ce que je suis en train d’entendre via le player… Mais bon je ne suis pas sûr non plus de digérer le truc sur toute la longueur. J’aime beaucoup cette prod suffocante. C’est sympa de suffoquer.
Avec une prod’ de qualité on serait montés à 6 voire peut-être 7 car il y a de l’originalité et un vrai travail de composition sur cet album.