- Etats-Unis / Octobre 2013 / 8 titres / 36:22
- Label : vinyle ou CD > In The Red; K7 > EasyRider
- Genre : heavy garage rock
- Format : album CD digisleeve
- Autres formats disponibles : divers vinyles, K7, téléchargement (sites habituels)
Sur une radio locale du Sud-Ouest de la France on peut régulièrement entendre un jingle parodiant les Gremlins : « Fallait leur donner du rock… ». Les affamés de Fuzz n’en avaient pas eu assez, ils n’avaient pas pu libérer leurs instincts rock les plus puissants. Trop tard. Tant pis pour tes oreilles. Avec un nom familier des bassistes et des guitaristes (l’effet de saturation historique), une pochette diabolique, c’est à un rock sauvage auquel tu peux t’attendre.
Après avoir sorti au mois d’août son album le plus calme, Ty Segall (encore lui) lâche les lions avec un groupe monté en 2011 avec son camarade Charlie Moothart, certainement le plus heavy à ce jour. Les deux ont décidé d’aller encore plus loin que le Slaugtherhouse du Ty Segall Band. Principal changement : Segall passe derrière les fûts! On s’y tromperait car à la guitare, Moothart déploie un jeu un peu plus classique, certes, mais finalement proche : agressif, impulsif, rugissant. Le son porte le sceau du blondinet : gras, fuzzy, de la réverb’ et des amplis montés à fond. A cela s’ajoute un élément très important dans Fuzz : la basse. Et là on commence sérieusement à s’exciter.
Promis juré, tes enceintes vont cracher du feu
Ayant rejoint le projet, Roland Cosio fait gronder une basse ronde… énorme! Si l’intro de « Earthen Gate » fait croire à du Baroness propret, on est fixé dès la deuxième minute : rien à foutre des trucs seventies à la mode, le trio balance la purée sans complexe, le sourire aux lèvres. Il construit un pont – artistique et temporel – entre le rock dur des années 60 / 70 et le garage psyché californien. Certes, le tubesque « What’s In My Head » fait ressortir le grunge de Segall. Mais pour l’essentiel c’est Jimi Hendrix, Led Zeppelin et surtout Black Sabbath qui sont boostés au garage-punk d’un Thee Oh Sees (on retrouve Chris Woodhouse à la prod’).
L’énergie, saturée, déborde de toutes parts. Ça joue avec talent, ça virevolte. A la différence de Witch, projet de J Mascis (Dinosaur Jr.) comparable sur plusieurs aspects, la légèreté et le soleil californiens excluent ici toute impression d’obscurité. L’ambiance est électrique, fun, psychédélique (le chant de Segall ou les solos). Un psychédélisme toutefois suffisamment canalisé pour ne pas être ennuyeux. Même le solo basse-batterie de « Loose Sutures », au cours duquel le buzz de l’ampli se fait entendre ostensiblement (!), nous tient en haleine.
L’album sort du lot grâce à de mémorables envolées épiques à faire exploser tes enceintes (« Hazemaze »). A consommer sans modération! Oui d’accord, ça se consomme vite, « Preacher » et « Raise » sont un poil moins alléchants… Mais ça fait tellement du bien par où ça passe.
___8/10___
Artwork et textes : Somptueuse pochette signée Tatiana Kartomten, jeune dessinatrice influencée par le psychédélisme et Robert Crumb. Les textes (courts) ne figurent malheureusement pas dans le digisleeve.
Une version live de « Hazemaze » :
Mouais, du « stoner » aux influences 70’s assez classique quoi. Les gens n’y connaissant pas grand chose dans le genre crient au chef d’œuvre, mais le vieux blasé comme moi se dit qu’il a déjà entendu tellement mieux dans le genre.
Au pif : http://www.youtube.com/watch?v=hboz_3m-LJg
En voilà du fuzz qui fera véritablement cracher vos enceintes ; )
Effectivement parler de chef-d’oeuvre serait un peu abusif mais me suis bien éclaté avec ce disque! Merci pour le com’ et pour le lien (ça a l’air bonnard).
l’extrait est pas mal du tout !!! je vais écouter ça plus attentivement
Tes enceintes vont souffrir mais sinon c’est du bonheur en barre! Merci pour le com’. 😉
Intéressant, j’y jetterai une oreille !
Et effectivement, la pochette est excellente.
Il le faut! Ironiquement cet album plaît peut-être davantage aux metalleux qu’aux rockers. Tellement qu’il envoie.