La polémique : Luis Suarez, une plaie qui en cache d’autres
Malgré un départ catastrophique (Brésil – Croatie et Mexique – Cameroun), l’arbitrage n’a pas trop fait parler de lui (le « pas trop » est important). Par ailleurs la compétition s’est globalement déroulée dans un bon état d’esprit. Non non, la grosse polémique de ce Mondial, c’est bien sûr Luis Suarez – l’un des meilleurs attaquants du monde – qui mord Giorgio Chiellini à l’épaule. Le truc dingue dans cette affaire, c’est que si Chiellini ne montre pas aux caméras les traces du méfait (images par la suite photoshopées à mort), personne n’aurait remarqué le geste. Car sur les ralentis, ce n’est vraiment pas évident. Luis Suarez a été très lourdement sanctionné par une commission indépendante : neuf matchs de suspension et quatre mois d’inactivité! Son acte est considéré, à juste titre, comme une transgression. Et de surcroît Suarez est un récidiviste. Mais puisqu’on peut (durement) sanctionner a posteriori un geste que l’arbitre n’a pas vu, pourquoi ne pas le faire pour le jeu violent et dangeureux engendrant blessure (Matuidi sur Onazi)? Pour les insupportables simulations qui pourrissent ce sport?!
Technologie : multiplication des caméras, chacun son regard
L’événement a été massivement suivi par les médias et sur les réseaux sociaux. La Coupe du monde, ça n’est plus seulement les matchs ou leur résumé. Ce sont des millions de tweets, des heures quotidiennes de plateau TV sur des chaînes toujours plus nombreuses, des Vine qui ont pu apporter un éclairage sur des faits de jeu (OUI le penalty accordé à la Grèce face à la Côte d’Ivoire était justifié), des centaines de photomontages à vocation humoristique (Luis Suarez et le Christ Rédempteur ont été les stars), etc. Bref chacun a pu participer à l’événement, se le réapproprier d’une certaine façon, indépendamment du nombre de matchs visionnés. Côté terrain, apparition de la bombe aérosol pour les coups francs, et de la goal-line technology (GLT) permettant à l’arbitre de savoir si le ballon a complètement franchi la ligne de but. Enfin de l’aide apportée aux arbitres! Dommage que les animations 3D associées à la GLT n’aient pas toujours été affichées opportunément : aucune séquence lorsque le tir au but de Ron Vlaar s’est arrêté sur la ligne à la faveur d’un effet rétro! Bon tu me diras on s’en fout, y avait pas but.
Drunk line technology : dérivé du foot, ce dispositif permet à la femme de savoir à quelle heure le mec est rentré torché.
Charles-Eugène (@eddy_fleck) June 15, 2014
On parle on parle, alors qu’en Allemagne, on se douche à la bière. A dans quatre ans.
Pour en savoir plus : les morts sur les chantiers au Qatar (The Guardian, en anglais), « ces joueurs qui pleurent, faute de parler » (Mediapart), le metal brésilien qui hausse le ton (publié dans Le Monde le 1er juillet 2014), « la France est-elle vraiment aidée par les arbitres? » (20minutes.fr), des précisions sur l’étonnant tir au but de Ron Vlaar face à l’Argentine (slate.fr).