Enflammades 2013 [8/9] : #Autres #Inclassables

Enflammades 2013 #8Par amour et souci déontologique on souhaitait te parler également des AUTRES disques 2013 : ceux qui ne rentraient pas dans nos catégories vastes mais néanmoins hermétiques (lire enflammades 3 à 7), ceux rangés dans les rayons peu visités, les inclassables, les expé bizarres, les sans étiquette, les trop d’étiquettes… La musique comme infinité de possibles. On n’oubliera pas non plus : Son Lux, nouveau petit prince de la musique hybride. 

Mo7it Al-Mo7it#5 JERUSALEM IN MY HEART – Mo7it Al-Mo7it (Constellation). Entre tradition (buzuq, psalmodies, zurna) et modernité (synthé, vocoder, drones) ce disque te fera voyager dans un monde arabe en plein mouvement. Au travers de ce projet collectif (musical mais aussi visuel) l’artiste libano-canadien Radwan Ghazi Moumneh propose une expérience troublante et belle, au cours de laquelle contemplation et sagesse prédisposent à la révolte.    

Indigoism#4 THE UNDERACHIEVERS – Indigoism (autoproduction). On n’est pas des grands spécialistes du hip-hop mais quand une mixtape (même pas un album, nigga) de cette qualité nous tombe dessus, on attrape. Ça secoue car ces deux rappeurs de Brooklyn défoncent tout plus fort qu’ils ne sont défoncés (c’est dire, nigga). De l’insolence, beaucoup d’efficacité et une fibre mystique qui ne nous laisse pas insensibles (et c’est en téléchargement gratuit, nigga).

Slow Focus#3 FUCK BUTTONS – Slow Focus (ATP Recordings). Avec ce troisième album le duo electro préféré des rockeurs nous balance du synthé et des percussions à l’envi, prend son temps aussi, nous transporte. Sur le dancefloor, toutes les générations sont réunies dans la transe. Une sorte de post-rock version electro, possédé, dans lequel les sons saturés et noise se superposent et montent en puissance. Un maxi triple XL de vibrations électriques s’te plaît.

Psycho Tropical Berlin#2 LA FEMME – Psycho Tropical Berlin (Born Bad Records / Barclay). La Femme est partie à la conquête du monde, forte d’un contrat de licence avec Barclay, enhardie par ce disque aussi délicieusement sixties que savoureusement années 80. Dans ce nulle part l’insouciance échange avec une noirceur inattendue, synth-pop et musique surf s’accouplent à l’occasion d’un mariage psyché. Un vent frais sur l’Hexagone dont on ne sait s’il vient du Nord ou du Sud.  

Last City Zero#1 CORRECTIONS HOUSE – Last City Zero (Neurot Recordings). Les membres de ce supergroupe ne se sont pas réunis pour rien : ils avaient un vrai projet artistique. Nihiliste et violent. Climat de terreur indus, sécheresse dark folk, résistance punk et hurlements de sax attestent d’une fin du monde chère à Mike IX Williams. Les survivants profitent de quelques accalmies pour commenter les événements, avec un mélange de grâce et de gravité. Excellent.

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Chronique : CREATIVE ADULT – Psychic Mess

Psychic Mess

  • États-Unis / Février 2014 / 12 titres / 42:58
  • Label : Run For Cover Records
  • Genre : post-punk/hardcore
  • Format :  vinyle standard LP « red/black » gatefold
  • Autres formats disponibles : CD, divers vinyles, téléchargement (MP3, FLAC, etc.)

Pendant que le premier album des Eagulls déchaînait la critique, les californiens de Creative Adult sortaient leur premier long play dans l’indifférence quasi-générale. Pourtant les fans de post-punk feraient bien de se pencher très sérieusement sur Psychic Mess, mystérieux disque qui n’est pas parvenu à surfer sur le mini buzz provoqué par le brillant single « Deep End ». Label inadapté? Public dérouté par la trajectoire de ces hardcore punks? Pochette (volontairement) ratée? Irrationalité du monde médiatique? Quoi qu’il en soit c’est une injustice.

D’entrée de jeu, la voix fantomatique de Scott Phillips – physiquement et artistiquement transformé après Life Long Tragedy – pose une ambiance envoûtante. Au fil d’un premier titre excellent (« Control My Eyes »), il ne tarde pas à déployer son nouveau répertoire, composé d’un harcèlement de plaintes post-punk, d’un phrasé faussement nonchalant (évoquant les râles d’un Sonic Youth), et de quelques fulgurances hardcore. Cette catatonie maintient une remarquable tension tout au long de l’album. Bien qu’engloutie par le duo guitare-basse, noyée dans une réverb coldwave, cette voix entêtante se révèle vite être l’âme du groupe.

Rêver d’un fantôme, s’affronter soi-même, même combat salutaire

Car oui il y a une âme qui s’accroche, malade, se dressant miraculeusement par-delà la brume sonore peaufinée par Efrim Menuck (Godspeed You Black Emperor!) et percée de vibrations noiserock, garage, et shoegaze. Les bases noise-hardcore du quatuor de San Francisco ont presque disparu dans cet épais brouillard, nonobstant quelques montées de testostérone (« Everyone Knows Everyone »). S’y dessine à présent un post-punk minimaliste, caractérisé par la dualité rage-détachement, parfois transpercé d’un goth-rock froid et obsédant (les accents Bauhaus de « Flash »).

Le Henry Rollins de In My Head apparaît, puis disparaît sous tes yeux incrédules. Le rêve et l’état de veille se confondent. Les fantômes se prennent-ils pour des vivants? Ou serait-ce plutôt l’inverse? Tu commences à sautiller, croyant pogoter avec des chimères à crête, puis c’est l’hypnose qui t’envahit, la dissonance qui te mystifie, quand soudain un break mélodique cause l’apaisement. Creative Adult : musique du soir ou du matin? De l’indignation ou du désespoir? Une introspection.

Pour nous déboussoler encore un peu plus, des ondulations psychédéliques tenteront de nous faire céder à la peur panique. L’instrumental Psychic Message s’y essaiera pendant quatre minutes, marche épique d’outre-monde à laquelle se raccrocheraient volontiers les haut perchés de Destruction Unit. La confusion règne, comme l’annonçait le titre. Aucune issue à la névrose avant un final shoegaze chaudement mélancolique, rencontre fraternelle avec la voix qui nous hante (« Haunt »). Des bruits industriels nous ramènent à la réalité crue. L’expérience était belle et fascinante.

___8/10___                    

Artwork et textes : Tu peux toujours dire que c’est de l’art brut ou que ça fait très punk… Nous on dit que cette pochette est affreuse. Entre psychose et mysticisme, les écrits de Scott Phillips sont reproduits dans le gatefold.

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Chronique : ESPERIT! – La lluminosa

La lluminosa

  • Espagne / Février 2014 / 14 titres / 42:40
  • Label : Bankrobber
  • Genre : mosaïque psyché instrumentale
  • Format : album CD pochette carton
  • Autres formats disponibles : vinyle standard LP, téléchargement (MP3, FLAC, etc.)

Le jour où l’on a vu Dalmau Boada – multi-instrumentaliste au cœur du projet Esperit! – s’en sortir plus qu’honorablement seul face à une meute de hard-rockers pas forcément hyper ouverts d’esprit, on a décidé de lui consacrer une chronique. Ce soir-là il nous avait agréablement surpris par sa fraîcheur, son sourire et son insouciance. Faut dire que de l’insouciance il en fallait pour ouvrir le concert de Nashville Pussy avec cette musique insolite, légère et gentiment psychédélique. A moins que ce ne soit de l’audace ou du cran.

Le mec offre un véritable spectacle sur scène, jonglant habilement avec instruments, micros et pédales d’effets. Artiste farouchement indépendant, le solitaire du Montseny (Catalogne espagnole) a pris son envol, fort d’une solide expérience au sein de différents groupes et duos. Après un Endavant Continu (2011) très folk psyché, il revient avec des compos plus électriques, portées par un éclectisme effréné. A tel point qu’à la première écoute de La lluminosa, un effet-catalogue pointe son nez. Le disque finit pourtant par séduire, rappelant aux théoriciens et autres ritualistes dont nous faisons partie que la musique peut aussi être un moment de plaisir et de détente. Tout simplement.

Rando mystique sous un soleil de printemps, loin des hipsters

Au fil des écoutes le patchwork se mue en tapis volant qui invite au voyage et à la rêverie. Quel que soit le genre, tout est enveloppé d’un psychédélisme de velours, rien ne bascule vers le carrément pop ou la pure expérimentation. Désormais plus bohème qu’avant-gardiste, l’homme-orchestre se fait plaisir sans renoncer à sa liberté créative. En solo de twang hillbilly (« Dollars Bill »), branché en mode reggae/dub planant (« Ran Jah »), ou grattant une steel guitar années 30 (« Indi »), il n’a aucun complexe ni aucune prétention. On lève la tête, regarde le ciel bleu azur, avant de le rejoindre dans sa montagne, gagnés par une espèce d’éveil printanier.

Lorsque l’excellent « Psych Oh » vient provoquer désordre mental voire hypnose, sache que cette parenthèse krautrock fait partie de l’initiation. N’aie crainte car à la fin de la balade des moments de grâce t’attendent : la plénitude qui habite « O A » (poésie absurde héritée de Música Dispersa) et la désinvolture héroïque de « Veig La Fosca » (apparition du fantôme de Lou Reed). Le temps du repos venu, on regrettera que les deux incartades électro (synth-pop avec voix vocodée et glitchée pour « Kaisser », electronica pour « SMKMNTN ») soient moins convaincantes.

A vrai dire tout ça recèle un tel potentiel qu’on se surprend à rêver de quelque chose de plus ambitieux, en particulier au niveau de la production. De moins sage aussi. Peut-être perdrait-on alors le Dalmau Boada doux rêveur.

___6/10___                    

Artwork et textes : Pochette pertinente signée Ramon Ponsatí, à partir d’une photo des Agudes prise par Fernando Fornieles. La voix est utilisée comme un instrument, il n’y a quasiment pas de textes.

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Chronique : SCOTT H. BIRAM – Nothin’ But Blood

Nothin' But Blood

  • États-Unis / Février 2014 / 10 titres / 38:31
  • Label : Bloodshot Records
  • Genre : folk-blues rock
  • Format :  vinyle standard LP
  • Autres formats disponibles : CD (un titre supplémentaire), téléchargement (3 titres-bonus supplémentaires, sites habituels)

La quarantaine toute neuve, la casquette de trucker bien vissée sur la tête, Scott H. Biram passe sa vie sur scène et continue de sortir des disques, inlassablement. L’homme-orchestre a de la ressource et de l’énergie, faut dire. Le Dirty Old One Man Band (titre de son quatrième album) incarne à merveille une musique américaine située entre tradition et rébellion. Héritier d’un Lightnin’ Hopkins ou d’un Doc Watson, il communie avec les grands anciens, bien qu’ayant grandi avec Black Flag et Slayer.

C’est ainsi qu’après des débuts dans le punk, Biram s’est lancé dans une carrière solo, construisant un répertoire rude et survitaminé, à base de blues, country, bluegrass, de folk ou de gospel. Ambiance de bar reculé : bière et whiskey, peut-être un peu de bagarre, pas de cigarette électronique. Avec ce huitième album, le texan semble être tenté d’évoluer vers quelque chose de plus propre et de mieux produit, de moins intime aussi, ce que la pochette ne laissait pas supposer. Lui-même reconnaît que Nothin’ But Blood s’avère être un nom « déroutant ».

Toujours aussi bon ce bourbon, mais pense aux vitamines et garde la tête froide

L’énergie manque. Le fameux vieux micro saturé est délaissé. On a déjà entendu Biram chanter dans un mégaphone et voilà qu’on se retrouve avec trois ballades folk. L’inaugurale « Slow & Easy » évoque poétiquement une sorte de quête éternelle, mais semble née dans la douleur et déçoit faute de spontanéité. Si « Never Comin’ Home » convainc davantage, difficile de parler d’un hit en puissance à l’inverse d’un « Sinkin’ Down » (2009). Ensuite moins de rythme, pas de chanson de trucker, pas d’harmonica ni de yodel : où est passé notre hillbilly friend?

Les titres blues-punk, eux, sont au rendez-vous. Biram retrouve son exubérance avec l’adaptation thrashy du « Alcohol Blues » de Mance Lipscomb. Il y dégoise des horreurs (« you can’t be my woman, suckin’ and fuckin’ some other motherfuckin’ dude ») avant de se faire spirituel (« everybody rejoice : hallelujah! »). Ce contraste symbolise la personnalité complexe du chanteur, dont les modulations de voix étonnent. La guitare slide et les effets psychés qui dynamitent avec malice le traditionnel « Jack Of Diamonds » suscitent également l’enthousiasme.

Le reste (country-gospel, old blues lubrique, hard-rock) oscille entre le bon et le très bon, mais c’est surtout le délirant « Around The Bend » qui ne passe pas inaperçu : du hillbilly-metal bruyant et bourrin! Avec les albums de Biram on a l’habitude d’un joyeux bordel. Mais là, ça devient carrément de la schizophrénie. Quitte à se faire jeter du bar manu militari, un mot sur cette édition qui comporte quatre titres de moins que le streaming intégral : on s’foutrait pas un peu d’la platine du fan de vinyle, par hasard?

___6/10___                    

Artwork et textes : On aime la pochette poisseuse signée Mark Todd. Par contre les paroles ne sont pas fournies et ça, c’est énervant. Sinon bien sûr on retrouve des thèmes populaires classiques.

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Enflammades 2013 [7/9] : #Post #Krautrock #Prog

Enflammades 2013 #7 Ben quoi, il y a bien la slow food, la slow TV, alors pourquoi pas le slow blogging? On continue avec une fois encore une catégorie vaste, tellement vaste d’ailleurs qu’elle englobe des genres peu explorés sur F&D. On a aimé également : Cult Of Luna, Rival Schools, et Sigur Rós. Ou les plus méconnus Sannhet, bonne alternative à nos #4 et #5.

Teethed Glory & Injury#5 ALTAR OF PLAGUES – Teethed Glory & Injury (Profound Lore). Avant leur split les irlandais ont mis un point d’honneur à enregistrer ce troisième album qui en a fait frissonner plus d’un. A mille lieues de l’image bucolique de leur pays d’origine, leur black metal post-atmosphérique est âpre, cru (le chant…), froid, industriel. Tu devras toi aussi faire quelques contorsions pour apprécier ce disque, mais avec de l’entraînement…

Sunbather #4 DEAFHEAVEN – Sunbather (Deathwish Inc.). Un coup de com’ de génie (la pochette), un emballement médiatique un poil démesuré, mais avant tout un excellent disque. En dépit de quelques longueurs qui cassent un peu sa dynamique, cet album est probablement le plus abouti de la jeune et balbutiante histoire du post-black metal : l’alliage solide de post-rock, de black metal et de hardcore screamo est mis au point. Et la lumière fut.

Barry#3 MARVIN – Barry (Africantape). Déjà le troisième album pour cet impressionnant trio montpelliérain capable de remplacer le Benco pour te tirer du lit. Car oui promis les enfants ça déménage, y aura même du vocoder. Sur ces neuf titres débordant d’enthousiasme les guitares et claviers virevoltent, la batterie d’enfer invite à la frénésie. Une machine à tubes d’une nouvelle ère, quelque part entre krautrock, noise et disco-punk.

Tocsin#2 YEAR OF NO LIGHT – Tocsin (Debemur Morti Productions). Le groupe bordelais issu de la scène post-hardcore s’est agrandi, désormais spécialisé dans une musique instrumentale surpuissante. Un mur sonore infranchissable! Riffs ultra-massifs, crescendos post-rock et boucles krautrock hypnotiques t’envoûteront dans l’obscurité rassurante de ta petite chambre. Une cérémonie à domicile parrainée par l’ermite et le forgeron.

Survival#1 SURVIVAL – s/t (Thrill Jockey). On a beau nous expliquer que le premier opus de l’autre groupe de Hunter Hunt-Hendrix (Liturgy) peine à maintenir l’excellence de son premier titre (dont le clip figure dans notre classement n°2), pour nous c’est clair : coup de cœur! Neuf morceaux hyper-tendus, incandescents, construits autour de la répétition de riffs alambiqués qui s’adressent à la tête mais surtout au cœur. Hors du temps et du commun.

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Chronique : LURK – Kaldera

Kaldera

  • Finlande / Janvier 2014 / 8 titres / 45:27
  • Label : Doomentia Records
  • Genre : doom/sludge metal
  • Format : vinyle standard LP gatefold
  • Autres formats disponibles : CD digipack, téléchargement (sites habituels)

Ce groupe est sous-estimé. Peut-être que le fan de death le trouve trop lent. Le fan de sludge trop linéaire. Le fan de doom trop crade et sauvage. Le fan de post trop metal. Pour tous les autres : trop extrême. La musique des finlandais a cela d’étonnant qu’elle semble familière et pourtant si singulière. Bestiale, elle est cependant difficile à décrire, telle la Bête du Gévaudan engendrant maints récits et mille interprétations.

En 2012 Lurk apparaissait pour la première fois sur les plaines de l’Empire metal avec un album tonitruant. On attendait donc ce deuxième méfait avec impatience, espérant que la révélation ferait place à la confirmation. Attentes comblées : plus long que son prédécesseur, Kaldera se révèle plus riche et plus puissant (malgré un son maison). Jamais clair, le chant caverneux parvient à briser toute monotonie : à l’aise sur les terres primitives du death metal old school à la suédoise, Kimmo Koskinen varie beaucoup ses hurlements (parfois torturés) et maîtrise à la perfection ce qu’on pourrait appeler du « grogné-chanté » (« Rest Unitaries »). Une performance rare.

Un volcan s’éveille, l’humanité s’éteint (mais pas la Bête)

Ce chant bestial accompagne les riffs doom metal traditionnels, véritable colonne vertébrale de l’animal. On est donc assez loin des canons du sludge, d’autant plus que les contrastes rythmiques sont aux abonnés absents. Et pourtant l’atmosphère sombre, le pessimisme ambiant, les guitares lourdes et grasses, ou encore la discrétion de la grosse caisse (rien à voir avec les standards metal actuels) sont susceptibles de caresser la barbe du sludger dans le sens du poil. Nous, on est conquis par cette sauvagerie et cette puissance de l’instinct.

Kaldera, une éruption volcanique sans scories, rongeant la mécanique rodée d’un metal trop souvent propre et codifié. Dans ce magma sonore les refrains sont difficilement identifiables. Au début, tu auras du mal à t’y retrouver. Mais hormis la fin en queue de poisson de « 6 Feet, 6 Years », tout s’articule naturellement autour des riffs. Arpèges inquiétants ou guitares aériennes (« Ritual ») tissent une ambiance étrange (« Lorn » et son break de basse), à tel point qu’on verrait bien ces gars-là fricoter dans l’espace avec leurs compatriotes et camarades de l’extrême d’Oranssi Pazuzu.

On les entend plus franchement flirter avec le post-atmosphérique école Neurosis, ou encore le black metal, à l’occasion d’un final haletant. Manière peut-être de dédier l’œuvre – sulfureuse plutôt que lugubre – à « l’échec de l’humanité ». Lurk a l’audace d’orner trois de ses compositions d’instruments classiques (clarinette basse, violon, violoncelle), façonnant sa créature pour finalement l’auréoler d’une cérébralité à la fois surprenante et effrayante. Sacrée bestiole.

___8/10___                    

Artwork et textes : Sur cette pochette rebutante, une photo de fœtus qui illustre, selon le groupe lui-même, un échec total et absolu dans la vie. Ambiance. Les textes apocalyptiques figurent sur un encart (sur le gatefold lui-même ç’aurait été mieux). Si tu veux t’y pencher, accroche-toi.

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Enflammades 2013 [6/9] : #Punk #HxC #Crust #Grind

Enflammades 2013 #6On est super à la bourre et aujourd’hui tout le monde s’en cogne des tops 2013, mais tant pis on ne lâche rien. Suite de la série des enflammades, donc, avec la catégorie la plus vénère. Difficile de ressortir cinq disques mais on a fini par se décider. Et attention – cocorico! – trois groupes français figurent dans ce top 5! Il faut les soutenir le plus possible. Sinon on a aimé aussi : All Pigs Must Die, Blockheads, CALVAIIRE, Pins, Pissed Jeans, Shai Hulud, Sofy Major, Touché Amoré… Ou encore la révélation Beastmilk.

Fever Hunting#5 MODERN LIFE IS WAR – Fever Hunting (Deathwish Inc.). La passion a remis en selle ce groupe majeur du hardcore des années 2000. Pour notre grand bonheur, Fever Hunting parvient à concilier de nouveau émotion, sobriété et efficacité. Une lutte constante pour canaliser sa violence intérieure, se faire une place, se chercher puis se trouver. Un combat gagné, un retour réussi. Lire la chronique F&D ici.

Sans Éclat#4 DEATH MERCEDES – Sans Éclat (Throatruiner / Sieve And Sand). Issus de combos tels qu’Amanda Woodward ou L’Homme Puma, les Death Mercedes jouent du post-screamo mélodique. Mais bon, inutile de fixer une étiquette qui pourrait se décoller dans le sombre caniveau vers lequel cet album t’entraînera. Un désespoir passionné, chanté parlé hurlé dans la langue de Molière.

Uncivilized#3 FRUSTRATION – Uncivilized (Born Bad Records). Une bombe post-punk flirtant allègrement avec la new-wave, concoctée après le taf par des quadras de région parisienne. Mais une bombe punk avant tout : ça sent le turbin et le froid industriel, mais surtout la rébellion. Il suffit de sortir un peu pour constater que Uncivilized est devenu un album-référence. Presque un manifeste.

Imps Of Perversion#2 POP. 1280 – Imps Of Perversion (Sacred Bones Records). Les dépravés de Brooklyn NYC en remettent une couche, branchant le synthétiseur en mode coldwave qui bastonne. Quelle tension et quelle noirceur émanent de ce punk industriel psychotique! Et si tu parviens à garder un peu de santé mentale la guitare suraiguë et bruitiste scellera ton aliénation.

Consequences #1 THE RODEO IDIOT ENGINE – Consequences (Throatruiner / Swarm Of Nails). Grosse révélation pour F&D, comme tu as dû le comprendre en lisant la chronique. Un album torturé, d’une violence inouïe, repoussant les limites du hardcore chaotique/screamo. Technique et sauvagerie au service d’un vrai projet d’exploration, lequel t’emportera dans un tourbillon marin, loin de la côte basque.

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Chronique : LA SECTE DU FUTUR – Greetings From Youth

Greetings From Youth

  • France / Janvier 2014 / 12 titres / 39:47
  • Label : XVIII Records
  • Genre : garage-pop psychédélique
  • Format : vinyle standard LP
  • Autres formats disponibles : téléchargement (MP3, FLAC, etc.)

Depuis une dizaine d’année nombre de groupes se replongent dans les années 60 pour noyer dans la réverb un garage rock à tendances surf, psychédélique, ou rockabilly. Le délire lo-fi va parfois jusqu’à réexplorer le doo-wop ou le boogie-woogie! Il s’accommode volontiers d’un foutoir punk, à l’image des Black Lips qui font office de figure de proue de ce renouveau. Du son qui te donne envie de porter un bermuda en plein hiver et de te faire tatouer à l’arrache par le voisin du dessus. Une ancre ou une pin-up. Tant pis. Ou tant mieux.

L’insouciance qui prédomine à l’ombre des palmiers ne s’impose pas franchement dans notre hexagone plongé dans le marasme. Pas de flower-punk ici : Crash Normal fait des bad trips electro-garage et Yussuf Jerusalem nous la fait mystico-chevaleresque, piochant carrément dans le black metal. Ces deux formations annonçaient l’arrivée en 2012 de La Secte Du Futur, qui avec ce deuxième album a de quoi attirer de nouveaux adeptes. Lesquels devineront, au-loin, la Faucheuse sur une planche de surf.

Avec de la réverb, les lendemains chanteront 

Tout ça pour dire que ce qui séduit immédiatement dans Greetings From Youth, c’est à la fois son ambiance particulière de fin du monde et son univers rétro-futuriste. Autour de Pierre Tatin de Catholic Spray, la Secte nous rappelle que la musique surf n’est pas obligatoirement enjouée ou niaise. Elle nous enseigne que garage rock psyché (crade et braillard) et pop (mélodique et entêtante) peuvent faire bon ménage. Elle nous guide grâce à ce subtil duo vocal (Pierre et Ali de JC Satàn) hyper-réverbé et super-saturé (mais on a entendu pire).

Inquiétante et sombre, la Secte est néanmoins animée par un immense souffle épique, évident sur la plupart des morceaux (« TNT Faithbelt » donne le frisson tout comme le solo de « Someone Stole My Summer »). Comme si elle voulait te dire, « c’est main’ant que ça s’passe rejoins-nous dans notre îlot préservé de l’ennui du monde, on se marre bien, et puis tu pourras apprendre à surfer ». Il PEUT se passer quelque chose. Même pour cette génération perdue, celle de la crise perpétuelle, fuyant la précédente qui n’en finit plus de s’arc-bouter sur des principes dépassés.

Le profane sera séduit par la nouveauté du propos. Sur des fondements rétro (choeurs, orgue sixties, la guitare surf de « Respect Pour Le Peuple », les sifflements western de « Come And Love The Guru »), des préceptes d’une nouvelle ère sont dictés avec une conviction sans faille (l’emphase digne d’une série animée japonaise sur « Cavaliere D’Oro », le synthé abrasif de l’electropunk « Thunder Crib »). Un album très efficace et relativement homogène, à écouter maintenant, tout de suite.

___8/10___                    

Artwork et textes : Excellente pochette réalisée par le groupe, proche de l’imagerie de Yussuf Jerusalem. Pas d’encart. Pas de paroles, donc. Un petit effort la prochaine fois pour les adeptes?

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Chronique : STUNTMAN – Incorporate The Excess

Incorporate The Excess

Logo agressif, pochette tape-à-l’œil, Amaury Sauvé à la production : on a tout de suite très envie d’aimer le troisième album de Stuntman. D’autant plus fort que le quatuor sétois est du genre persévérant. Dévoué à la cause hardcore since 2002, il résiste vaillamment aux changements de line-up. Au temps aussi, qui n’altère ni son énergie ni sa rage. Oui et ben quoi… A chacun ses atouts, on a bien le droit de faire autre chose que de la poésie dans le ville de Brassens et Valéry.

Pour Incorporate The Excess les Cascadeurs t’ont préparé une demi-pirouette. Si l’excellent The Target Parade s’inscrivait dans une pure tradition noisecore chaotique à tendance sombre (dans la lignée de Botch, Coalesce ou Deadguy), on assiste là à un virage grind avec deux roues décollées du sol. Le nouveau pilote supersonique n’est autre que le batteur Ivo Kaltchev, une pointure qui maltraite également les fûts au sein de Pal et Plebeian Grandstand (amateur d’extrême salut à toi).

Noisecore, grindcore, mathcore… sympa tout ça mais gaffe à mémé 

Dès le premier riff typé death metal on est frappés par le rythme et l’évolution du son. Puissance et agressivité succèdent au son rêche des bons vieux groupes hardcore de notre adolescence. Au revoir Coalesce bonjour Converge (fulgurances grind, chant hyper saturé, larsens, etc.). Bye bye les nineties bienvenue au XXIème siècle. Conséquence malheureuse : on a le net sentiment que le groupe gagne en vitesse pour perdre en noirceur et en violence (« Chaos Shepherd »). Quant au son peaufiné par Amaury Sauvé, il est presque trop classique. On attendait quelque chose de plus sauvage.

Les blast beats sont désormais récurrents et – autre caractéristique importante du disque – la complexité rythmique bascule parfois dans la dimension asymétrique d’un Keelhaul. On y trouve donc également une bonne dose de… (exceptionnellement on va employer cette étiquette) mathcore. Stuntman ne renie pas complètement son passé car la base noisecore un peu crasseuse est toujours là (« Roll The Skull »). Le niveau technique est très bon. D’Unsane à Pig Destroyer, la planète « core » est revisitée avec cohérence.

Le résultat est donc au-dessus de la moyenne, même si le chant manque de personnalité et même quand riffs ou breaks ne sont pas forcément très marquants. Non non, le vrai problème de ce Incorporate The Excess réside dans son intro (longue et inutile) et dans son interminable dernier morceau noisy/drone aussi lent qu’ennuyeux. Ça ressemble furieusement à du remplissage. Si tu l’enlèves, il ne reste plus qu’un quart d’heure!!! Faut pas pousser mémé à faire des cascades.

___5/10___                    

Artwork et textes : On aime bien la pochette colorée tendance grind réalisée par le tatoueur d’origine montpelliéraine Dadoo Jaxa. Les textes figurent dans le digisleeve. Au programme : athéisme, critique des élites, détresse morale, marginalité, pessimisme, etc.

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Ton album de l’année 2013 (top des lecteurs)

Bon, on va être honnête avec toi, ce sondage n’a pas été un grand succès. Du moins par rapport aux efforts de communication réalisés pendant un mois. Mais c’est pas grave, c’était fun et on a beaucoup appris (en particulier sur l’efficacité des différents réseaux sociaux). Merci à toi qui a participé, et double merci à toi qui a partagé. Toi qui a fait que ce sondage n’est pas complètement un bide.

36 votes, 34 comptabilisés. Gros éparpillement des voix puisque 22 groupes ou artistes ont recueilli au moins un vote! Trois groupes ont été désignés alors qu’ils ne figuraient pas dans la liste des nominés : Have The Moskovik (post-rock), Scale The Summit (metal prog instrumental) et Soilwork (death metal mélodique). Une voix chacun. Merci pour ces contributions, c’est toujours intéressant de savoir ce qui te fait vibrer et qu’on a pu louper. Avec 12% des suffrages , le vainqueur est donc :

Racine Carrée

Le triomphe de STROMAE n’aurait pas été total si les lecteurs de F&D n’avaient pas élu Racine Carrée meilleur album 2013. Radios, télévisions, petits et grands : personne n’a pu échapper au maestro belge. Pas même F&D (voir notre top 5 des vidéoclips). Et c’est pas fini, puisque les Victoires de la musique auront lieu le 14 février et que les concerts déboulent peu après près de chez toi.

Alors oui, ici, on parle essentiellement de groupes et artistes alternatifs (= que t’entends pas à la radio, en gros) ayant peu d’exposition médiatique (quand ils en ont une). Pas de carcans chez nous : rien ne nous empêche de reconnaître le talent de quelques acteurs mainstream. Stromae et sa belle gueule, le syncrétisme musical qu’il propose, avaient de quoi séduire largement. L’intelligence, la conviction et le talent ont fait le reste.

Ce triomphe total peut agacer car dans le système actuel, les quelques « élus » ont tout et les autres n’ont rien. Mais pour une fois, après la déferlante médiatique, l’esprit clair et les oreilles reposées, tu te diras : « Bon OK… c’est vrai que c’est quand même pas mal ». Ci-dessous le fameux clip de « Tous Les Mêmes » pour fêter la victoire. Drôle de thème pour faire la fête? Vas-y danse la biguine et rie des crises du quotidien.

 

Classement complet : 1) STROMAE – Racine Carrée; 2) ex aequo ARCTIC MONKEYS – AM et VENTURA – Ultima Necat; 4) ex aequo ARCADE FIRE – Reflektor, DAVID BOWIE – The Next Day, FAUVE – Blizzard EP, ORPHANED LAND – All Is One et PLACEBO – Loud Like Love; 9) ex aequo ALICE IN CHAINS – The Devil Put Dinosaurs Here, ALTAR OF PLAGUES – Teethed Glory And Injury, BLACK SABBATH – 13, DAFT PUNK – Random Access Memories, DEAFHEAVEN – Sunbather, HAVE THE MOSKOVIK – Là Où Les Idées Vertes Incolores Dorment Furieusement, JESSICA 93 – Who Cares, QUEENS OF THE STONE AGE – …Like Clockwork, RED FANG – Whales And Leeches, SCALE THE SUMMIT – The Migration, SEBADOH – Defend Yourself, SOILWORK – The Living Infinite, THE RODEO IDIOT ENGINE – Consequences, YEAR OF NO LIGHT – Tocsin.

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Enflammades 2013 [5/9] : #Metal

Enflammades 2013 #5 On passe à la musique du diable avec cette fois encore une sélection de cinq disques! Le metal se porte très bien, et pourtant on éprouve quelques difficultés à trouver des nouveautés VRAIMENT enthousiasmantes. Problème d’originalité? Sommes-nous en proie à la lassitude? De l’audace et pas mal de talent chez In Solitude et Oranssi Pazuzu, qui ont provoqué une excitation proche de l’enflammade. Church Of Misery, les samouraïs du stoner-doom, nous ont bien fait tripper. Les vétérans cyberpunks de Voïvod sont toujours là, vaillants comme l’épée. D’autres mentions honorables mais plus classiques : Aosoth, Carcass, Fleshgod Apocalypse, Inquisition, Satan, Satyricon, Temple Of Baal. Bon, tout compte fait, il reste quelques feu follets. \m/

Emanations Of The Black Light #5 DEUS MORTEM – Emanations Of The Black Light (Strych Promotions). Derrière cette infâme pochette se cache un des meilleurs disques de black metal de ces dernières années. Les compos de Necrosodom alternent avec brio envolées heavy-mélodiques et salves destructrices façon Mayhem. Le son à l’ancienne (« no triggers used on this album ») et les inoubliables hurlements à la lune sont les gros plus qui font la différence.

13#4 BLACK SABBATH – 13 (Vertigo Records). Comme pour Motörhead dans notre classement n°3, on aurait préféré glisser dans notre top 5 d’épatantes nouvelles formations en quête de succès. Mais les papis… les parrains… les dieux du metal ont fait leur retour (auquel on ne croyait pas du tout) avec cet album éclaboussant de classe. Bon son, excellents riffs, mélodies imparables. La base les enfants.

All Is One#3 ORPHANED LAND – All Is One (Century Media). Production moderne et metal symphonico-mélodique, All Is One présentait les caractéristiques de l’album sympa mais sans plus. Mais cette fois, les israéliens pacifistes (vise la pochette) ont préféré les bonnes chansons aux pavés progressifs. Refrains somptueux, invités d’honneur, orchestrations et arrangements : ils ont sorti l’artillerie lourde! Onze titres d’une fabuleuse richesse mélodique.

Blood Drive#2 ASG – Blood Drive (Relapse Records). Après trois albums passés relativement inaperçus chez les skaters de Volcom, les ricains d’ASG balancent une véritable bombe via Relapse! Un album lumineux qui voit rock psyché, hard-rock et stoner se faire emporter dans la stratosphère par l’aigle heavy metal. Blood Drive regorge de pures mélodies, sans cesse balancées entre puissance et finesse, susceptibles de rassembler un large public.

To Reap Heavens Apart#1 PROCESSION – To Reap Heavens Apart (High Roller Records). La perfection en matière de doom lyrique. Alléluia! A la différence d’ASG, Procession s’adresse davantage aux musclés de la nuque – qui ont gardé une certaine sensibilité. Impossible alors de résister au souffle épique de ce troisième opus! Si tu n’as pas peur de t’éloigner de la lumière, rejoins le sinistre cortège à destination de l’au-delà. Le frisson est au rendez-vous…

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Enflammades 2013 [4/9] : #Rock #Folk

Enflammades 2013 #4 On continue avec une sélection de sorties folk / rock. Pas d’Arcade Fire ni de The National ou de Sebadoh, tu peux donc déjà crier au scandale. Bien que les albums des groupes précités soient de belles réussites, d’autres plus discrets ont su allumer la flamme! Mention honorable à Mark Lanegan & Duke Garwood, dont la collaboration (très discrète pour le coup) a permis l’éclosion d’un beau dark folk apaisant comme une sieste dans un champ de coquelicots.

I See Seaweed #5 THE DRONES – I See Seaweed (autoproduction). Entre folk et noise, un album qui a du cœur et qui remue les tripes. Si la logorrhée de Gareth Liddiard (guitare/chant) ne te dissuade pas de te tremper les pieds dans l’eau, la vague australienne t’emportera loin, là où le rock échappe à tout formatage.

Floating Coffin #4 THEE OH SEES – Floating Coffin (Castle Face Records). Aller un dernier ptit Oh Sees avant le fameux break du groupe. Les délires psychés font mouche, le subtil alliage garage-punk-pop provoque les aboiements hystériques d’un roquet sous psychotropes. OUI, la bande à John Dwyer va nous manquer.

Rat Farm #3 MEAT PUPPETS – Rat Farm (Megaforce Records). « That was the Meat Puppets », ça, tout le monde l’a entendu dans le Unplugged de qui tu sais. Rat Farm, lui, n’a pas investi toutes les cages à miel. Les frères Kirkwood ne font pas de bruit mais continuent d’écrire de superbes chansons country-rock dont on ne se lasse pas.

Sleeper #2 TY SEGALL – Sleeper (Drag City). Le rocker de San Francisco nous avait habitué à envoyer du gras. Surmontant un drame familial, il surprend avec cet album acoustique enregistré rapidement. Nu, il montre l’étendue de son talent chanson après chanson. Trop facile, tellement évident… Chronique F&D à lire ici.

Ultima Necat #1 VENTURA – Ultima Necat (Africantape / Vitesse Records). Noise, post, pop, grunge, shoegaze… Ventura ne cesse de brouiller les pistes mais avance à grands pas. Une bande d’insolents qui jongle avec l’humour, le spleen et le grandiose. Cet album surpuissant (quel son!) nous a botté les fesses. Fans de rock 90’s, bienvenue au XXIème siècle.

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Enflammades 2013 [3/9] : #HardRock #Stoner #Blues

Enflammades 2013 #3On passe aux choses sérieuses avec une sélection de cinq albums hard-rock / stoner / blues. La concurrence a été rude : on n’oubliera pas non plus les barbus de Kadavar ou le bluesman Popa Chubby, qui eux-aussi ont pondu de belles galettes.

Ah oui t’as remarqué, on a créé des catégories. C’est imparfait et arbitraire, autant le dire tout de suite!

The Dogs Have Barked, The Birds Have Flown #5 IRON TONGUE – The Dogs Have Barked, The Birds Have Flown (Neurot Recordings). Ce disque est passé inaperçu, et pourtant l’autre groupe de Chris Terry (la voix d’ours du groupe Rwake) est une vraie révélation. Lent, lourd et sombre, le hard-rock aux accents sudistes d’Iron Tongue est un cri poussé du fin fond de l’Amérique.

Aftershock#4 MOTÖRHEAD – Aftershock (UDR). « Rockin’ like you’re insane / Rockin’ like a hurricane / Rock’n’roll / Do you believe? » Ben non, Motörhead toujours capable de sortir un disque aussi bon, on n’y croyait pas. Surtout après les ennuis de santé de Lemmy. Et puis voilà quatorze titres imparables, sur lesquels l’inimitable voix du vieux rocker continue de faire des miracles.

Goatess #3 GOATESS – s/t (Svart Records). Excellent album de heavy stoner psychédélique qui va te faire voir du pays. Ces suédois séduisent par la qualité de leurs riffs pachydermiques, mais aussi grâce à la voix envoutante (presque grunge) de Lord Christus (Saint Vitus, Terra Firma, Lord Vicar, etc.). Un troupeau de chèvres traverse ton salon, c’est pas grave, laisse-toi aller…

Fuzz #2 FUZZ – s/t (In The Red Records / EasyRider Records). Ty Segall (cette fois à la batterie) nous défonce les oreilles en arrosant Black Sabbath de sauce garage punk. Réglages : tout à fond et en voiture Simone. Charlie Moothart (guitare) et Roland Cosio (basse) ne sont pas en reste dans ce nouveau groupe totalement jouissif. Lire la chronique F&D ici.

The Devil Put Dinosaurs Here #1 ALICE IN CHAINS – The Devil Put Dinosaurs Here (Capitol Records). Le cinquième album des américains a reçu un accueil mitigé. Faut-il donc être fan de grunge 90’s pour vraiment l’apprécier? Onze ans après la mort de leur co-leader Layne Staley, le groupe de Jerry Cantrell demeure selon nous un groupe à la puissance mélodique incomparable. Un désespoir flamboyant qui a survécu aux années 90 pour briller encore aujourd’hui.

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Enflammades 2013 [2/9] : Vidéoclips

Enflammades 2013 #2C’est reparti pour les enflammades 2013! Enfin… le terme est un peu fort parce qu’il faut bien le dire, c’est un peu la misère au niveau des clips. Formatage, manque de moyens ou d’idées, on n’a pas été très emballés. D’où une sélection privilégiant l’originalité, la prise de risque et la cohérence artistique. N’hésite pas à partager ou à commenter, ça fera plaisir et puis on a envie de rigoler.


#5 VENTURA : « Ananasses »
, extrait du 7″ du même nom. Réalisation : Barbara Lehnhoff. Ventura aime bien dérouter. A peine le fabuleux Ultima Necat digéré, les suisses nous offrent cette petite friandise. Un des clips à la fois surprenants et rafraîchissants signés Barbara Lehnhoff (Peter Kernel, Camilla Sparksss).

#4 STROMAE : « Formidable », extrait de l’album Racine Carrée. Réalisé à Bruxelles par Jérôme Guiot en caméra cachée. Une star sur le trottoir comme n’importe quel alcoolique tout frêle. Stromae a des idées, chante avec conviction et fait preuve d’un talent certain. Plus de 55 millions de vues sur YouTube…

#3 SURVIVAL : « Tragedy Of The Mind », extrait de l’album sans titre du groupe Survival. Réalisation : Eric Wrenn. Perdus entre post-hardcore, math rock et grunge, les new-yorkais font tout cramer sur ce plan fixe. Un processus de destruction-création? Un titre déjà flamboyant qui est ici chauffé à blanc.

#2 CORRECTIONS HOUSE : « Grin With A Purpose », extrait du 7″ « Hoax The System / Grin With A Purpose ». Réalisation : Brian Sowell. Esthétisme à la Jarmusch, surréalisme et violence : voyage et frissons garantis. Une vraie ambition artistique pour le nouveau super-groupe américain. Superbe.

#1 WATAIN : « Outlaw », extrait de l’album The Wild Hunt. Réalisation : Watain et Johan Bååth. Les suédois ont déçu cette année mais nous ont tout de même gratifié de cet excellent clip VHS, inspiré d’artistes electro-indus des années 80. Un bras d’honneur adressé aux vidéos metal propres et formatées.

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Sondage : Ton album de l’année 2013?

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Bonne année!

Succès critique, médiatique ou populaire, voici une sélection d’albums qui ont marqué l’année 2013. Ton préféré? Petit sondage avant de poursuivre la série des « enflammades »!

Vote! Le résultat sera publié le lundi 3 février.

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